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Un niveau de compromission élevé!

Un seuil de compromission élevé!

Un autre exemple qui nous faire croire que la solitude n'est pas vraiment souhaitée.

Appeler à évaluer sur une échelle de 10 le niveau de compromis que les gens sont prêt à faire pour que leur relation de couple dure ou voie le jour (1 signifiant pas vraiment disposé à faire de compromis et 10 disposé à faire beaucoup de compromis), la moyenne des Québécois se situe à 7,25.

Est-ce élevé? Tout est relatif, mais elle indique à coup sûr que sans une ouverture certaine au compromis, les relations de couples risquent fort de ne pas passer l'épreuve du temps. Aussi, le niveau de bonheur des individus semble affecté par cette ouverture aux compromis, l'IRB passant de 75,20 pour ceux dont la note est inférieur à 7,5 à 77,80 pour ceux dont cette même note est de 8 ou 8,5 et finalement à 79,80 pour les personnes qui évaluent ce niveau de compromis entre 9 et 10, soit très élevé. L'intransigeance serait donc pénalisante alors que la tolérance agirait à l'inverse.

Évidemment, cette notion de compromis ne constitue par un élastique que l'on peut toujours tendre à l'extrême. Surtout si les compromis adressent des éléments jugés fondamentaux. Dans ce cas, ils peuvent provoquer les conséquences inverses sur le bonheur, mais sur le couple aussi. L'individu en vient à s'oublier, se perdre et n'agit alors qu'en fonction d'éviter les frictions, les affrontements. Sa personnalité, ses valeurs, ses opinions, les caractéristiques qui le définissent finalement s'estompent, s'affadissent et s'harmonisent au goût du jour . . .  Jusqu'à ce qu'il en prenne conscience et se révolte, ou qu'il s'efface et ne devienne plus qu'une ombre de lui-même et de ce fait, inintéressant. La rupture des couples prend ici aussi sa racine d'où la grande question. Comment restez soi-même dans le compromis?

Cette brève analyse s'inspire, indirectement  toutefois, d'une des grandes conclusions d'Abraham Maslow, le père de la psychologie dite humaniste et créateur de la pyramide des besoins. Pour Maslow, une des façons d'améliorer son bonheur est justement de se soustraire et se dissocier des conditionnements sociaux. C'est-à-dire agir avec authenticité, d'être fidèle à soi-même, partout et en toutes circonstances, selon ses valeurs, ses opinions et ses principes plutôt qu'en fonction de ce que la société, la famille, les amis ou le conjoint(e) nous dictent ou nous suggèrent.

Partant de ce principe et l'appliquant au sujet de cet article, il semble donc exister une mince ligne entre les deux notions préalablement abordées. Celle de demeurer le plus ouvert possible aux compromis, mais le faire en évitant de s'oublier, se perdre et d'agir surtout en fonction de que l'environnement nous dicte. Beau défi.

Quelques variations

Ce niveau de compromis à 7,25 varie selon certains segments de la population. Les personnes qui vivent seules (6,19) et les personnes monoparentales (6,72) affichent les plus faibles niveaux de compromission. Ces personnes ne seraient donc pas seules sans raison. À l'opposé, cette moyenne atteint un sommet de 7,62 chez les personnes qui vivent en couples. Comme quoi, tout s'explique, du moins, en partie.

À noter également que ce niveau de compromis diminue avec l'âge et se situe en dessous de 7 pour les personnes de 45 ans et plus. Il ne serait donc pas faux de prétendre que l'ouverture au compromis se resserre avec l'âge.

Endurer une relation sentimentale qui bât de l'aile

Comme déjà mentionné dans d'autres articles de ce dossier, 31% des répondants à l'enquête affirment qu'ils seraient prêts à maintenir et endurer une relation amoureuse qui bât de l'aile plutôt que d'y mettre fin et de se retrouver seul. Ce genre de compromis, assez fondamental, convenons-en, constitue précisément ceux à ne pas faire. D'un point de vue du bonheur à tout le moins. Le graphique plus bas nous en donnera la preuve. Et les femmes, ces êtres si passionnés et intègres, sont nettement moins nombreuses que les hommes à souscrire à pareil accommodement (27% vs 35%).

Parmi les groupes les plus ouverts à maintenir une telle relation, mentionnons les enfants uniques (48%) qui composent l'un des groupes craignant le plus la solitude et les personnes affichant des revenus de 80 000$ et plus (40%). Dans ce dernier cas, le partage des biens aurait-il quelque chose à voir avec leur attitude? Nous vous laissons le choix d'y répondre.

Une chose s'avère indéniable. Plus on rejette cet accommodement sentimental, plus on est heureux.

IRB selon sa colonté d'étirer une relation sentimentale qui bât de l'aile plutôt que de se retrouver seul