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Rebâtir la confiance plutôt que créer la richesse!

Rebâtir la confiance plutôt que créer la richesse!

Deux approches bien différentes qui commandent des actions tout aussi différentes.

On le sait, la confiance est à la base de tout et dans tout. Québécois 101, notre portrait en 25 traits, publié en mai dernier, identifie le rétablissement minimal de la confiance entre la population et les différents pouvoirs comme l'un des deux éléments essentiels et fondamentaux pour amener le Québec ailleurs, le porter plus haut.

Oui, davantage de Québécois (54% vs 40%) croît que le Québec de demain sera meilleur que celui d'aujourd'hui, mais c'est encore bien peu. Le 40% est nettement trop élevé. Pour s'en convaincre, l'IRB a demandé aux Québécois d'évaluer leur niveau de confiance pour l'avenir du Québec en général. Le résultat : 6,39 sur 10.

Qui se contente d'une évaluation qui dépasse à peine la note de passage? Quelle société peut progresser et prospérer avec un tel résultat? Il est à noter cependant que cette évaluation passe à 7,21 pour les personnes qui pensent que le Québec de demain sera meilleur que celui d'aujourd'hui, mais chute à 5,28 pour ceux qui n'adhèrent pas à cette idée. Une bonne attitude constitue toujours une partie de la solution.

Si la note de confiance des Québécois envers leur avenir est faible, elle est encore davantage en ce qui à trait à la performance globale du Québec (niveau politique, social, économique, environnemental, etc.), note qui, à 5.05, ne franchit même pas le seuil de réussite.

L'élastique semble étiré à son maximum, le ras le bol et l'insatisfaction sont bien perceptibles et il est clair que, plus que jamais, les Québécois souhaitent que les choses se fassent différemment, mais pour y arriver, il faut qu'une confiance minimale existe entre la population et les pouvoirs.

Créer la richesse?

Dans la même veine, l'IRB à demandé aux Québécois de se prononcer sur une vision des choses, sur un élément et un argument que l'on nous sert à satiété, les politiciens et les gens d'affaires surtout. Celui qu'il faut créer la richesse . . . Certains ajouteront à tout prix, laissant ainsi sous-entendre que le Québec est pauvre.

Alors, rétablissons les faits. D'abord, le Québec n'apparaît pas comme une société pauvre. Pas aux yeux des Québécois, car seulement 11% le pensent. Il serait quand même surprenant que 89% se trompent.

Quant à la richesse, nous leur avons demandé à laquelle des affirmations suivantes ils adhéraient.

A)    Qu'au Québec, la richesse existe, mais elle est mal investie et mal répartie.

B)    Qu'au Québec, la richesse n'existe plus et il faut la recréer.

Les résultats sont conformes à la donnée précédente et attachez bien vos tuques, car 91%adhèrent à l'option A. On ne parle même plus de majorité, mais d'unanimité, ou presque.

Évidemment, l'histoire se répète et l'option B obtient 24% d'appui chez les mieux nantis de la société. Mais même à 24%, il n'en demeure pas moins que 76% des personnes qui affichent les plus hauts revenus n'adhèrent pas à cette option.

Créer la confiance?

Dans le contexte actuel, il semble toutefois plus facile de convaincre de créer la richesse plutôt que se hasarder à vouloir créer la confiance. Les politiciens actuels n'ont ni la cote, ni les outils pour s'y attaquer. Plus facile de parler de richesse. Elle est                 « technique, froide et calculée » alors que la confiance est « humaine, chaude, et évanescente ». Mais les bienfaits de cette dernière ne se comparent pas, car sans confiance minimale, aucun projet ne peut prendre racine et produire des résultats. Les articles à venir sur la perception des Québécois face au Plan Nord nous en fourniront un bel exemple.

Et les effets bénéfiques de la confiance se font sentir jusqu'au fond de soi-même, comme en témoigne le tableau suivant,

IRB en fonction du niveau de confiance exprimé envers l'avenir du Québec