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Pauvreté, éducation et bonheur!

Aujourd'hui, mon fils, comme toujours, sera présent devant l'Assemblée Nationale pour dénoncer une autre hausse à venir des frais de scolarité. Il se bat pour une cause noble et je l'encourage à défendre ses idées. Encore davantage lorsqu'il a raison. Au Québec, on ne cesse de se gargariser l'égo avec le fait que nous soyons une société distincte, mais tout ce que je vois et j'entends, c'est de combler les écarts pour se rapprocher des normes canadiennes et de celles des autres provinces. C'est encore plus criant pour les frais de scolarité. Le volet distinct de notre société, on l'utilise quand ça fait notre affaire, on le largue lorsqu'il nous embête. La distinction, ce n'est plus que de l'emballage. On se drape dedans pour se pavaner et on l'enlève sitôt rentré. Les frais de scolarité et leurs accessibilité, voilà une belle occasion d'affirmer son identité, de se distinguer et d'investir dans l'avenir de notre société. L'accessibilité des frais de scolarité, c'est aussi un message fort du gouvernement sur l'importance qu'il accorde à l'éducation et un incitatif indéniable pour en favoriser l'accès Même si le Québec, en terme de proportion de diplômés, se situe déjà en queue de peloton, le gouvernement n'hsitera pas à instaurer des mesures financières qui ne feront que nous maintenir dans cette position ou même régresser. Mon fils termine son BAC, mais il m'expliquait qu'avec les formes d'aides actuelles (prêts, bourses et travail à temps partiel), il lui serait impossible d'assumer sa subsistance avec les frais tels qu'ils seront bientôt et que, dans ce cas, il n'aurait d'autres choix, pour survivre, que de délaisser les études. La pire des pauvreté, c'est celle d'une société incapable d'investir dans son avenir. Ce faisant, elle hypothèque aussi largement son bonheur, mais le bonheur collectif, qui s'en soucie?