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Published May 1st 2011
La Tunisie, l'Égypte, le Yémen, l'Algérie, la Jordanie, la Syrie, etc. On semble redécouvrir la force du peuple, le pouvoir de la mobilisation. Une surprise en Occident, une révélation presque lorsqu'on sait que ce pouvoir, ici, au Québec, est presque mort et enterré.
Notre confort nettement trop grand, nos acquis trop nombreux, notre indifférence et notre individualisme imprégnés comme un dogme, pas surprenant que nous soyons si impressionnés par ce qui se passe là-bas.
Mais à bien y penser, avec ce qui s'annonce le 2 mai avec la déferlante NDP, ne serions-nous pas, d'une certaine façon et à l'occidentale, en train d'exprimer ce que les Arabes démontrent actuellement à leurs dirigeants politiques?
Nous ne voulons rien perdre, mais souhaitons apporter des changements sans que la soupape saute. Nous voulons surtout que la politique se fasse différemment, positivement, sans recours à la démogagie, cette forme insidieuse de violence intellectuelle. Ici, il apparaît nettement plus simple et beaucoup moins douloureux d'avaler plusieurs fois une petite pilule à la fois que le pot au complet d'un seul coup. Mais le 2 mai peut certes représenter une sorte d'overdose de petites pilules.
Et pour que la population soit disposée à ingurgiter trois ou même quatre de ces pilules, il faut que la situation soit grave, que les « vieux » partis soient au bout de leur rouleau. Et ils le sont. Leurs dirigeants également. À force de constamment refuser de considérer les choses autrement, on perd le contact avec les citoyens. Le train passe et on ne le réalise même pas.
C'est Albert Einstein qui disait que "la vraie folie, c'est de toujours répéter les mêmes choses et espérer arriver à un résultat différent". La sagesse d'Einstein, enfin, nous habiterait-elle un peu? Il est permis de le croire. Loin du désespoir, je parlerais plutôt ici d'espoir.