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Published September 3rd 2008
Sujet délicat s'il en est un, mais il faut bien l'aborder si l'on souhaite changer les choses. La question était on ne peut plus claire: «Êtes-vous une personne qui est souvent malade»?
Globalement, les Québécois s'estiment en bonne santé alors que seulement 20% d'entre eux se disent souvent ou régulièrement malades. Et qui sont-elles ces personnes? Les femmes d'abord. Elles sont 26% à le prétendre comparativement à 14% chez les hommes.
Ensuite les plus pauvres. La maladie décroît avec les revenus des gens passant de 26% pour les plus pauvres à seulement 9% pour les plus riches.
Finalement les moins scolarisées. Là aussi, la maladie décroit avec le niveau de scolarité, passant de 27% pour les personnes avec un secondaire 5 à aussi peu que 9% pour les diplômées universitaires de 2ème cycle.
C'est pour ces raisons que les cheveux me dressent sur la tête quand je vois nos gouvernements tout faire pour augmenter les frais de scolarité et les frais afférents et ainsi limiter l'accès aux études supérieures en disant que ces frais sont parmi les moins chers en Amérique. Mais quelqu'un quelque part comprendra-t-il que l'éducation est un investissement. Une société plus éduquée sera une société plus en forme, plus en santé, moins malade, moins lourde sur le système de santé et, en bout de piste, plus heureuse. Le syndrome Hygrade, vous connaissez? Et ce n'est la qu'un petit nombre d'avantages liés à une meilleure scolarisation de la population.
Est-ce si difficile à comprendre? Un économiste ou un actuaire pourrait-il faire des calculs? Pourrait-on, pour une des rares fois depuis des années, prendre une décision en fonction de ce que nous voulons comme société plutôt que chercher à ressembler vaguement aux autres et gérer notre société comme un gérant gère sa salle de quille...à la petite semaine?