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Published April 14th 2008
Aussi bien battre le fer alors qu'il est chaud. Après avoir donné des entrevues aux médias toute la semaine au sujet de l'impact des Canadiens de Montréal sur le bonheur des gens et sur la société, je crois nécessaire de faire une petite mise au point.
D'abord, que ce soit pour les Canadiens ou tout autre club, professionnel ou non, qu'il s'agisse de hockey, de soccer ou de n'importe quelle autre discipline sportive, il apparaît évident que l'identification forte à une équipe quelconque, surtout si elle a du succès, contribue au bonheur de ses fans. C'est du moins ce que 68% des gens pensent.
À Québec, la folie entourant l'équipe du Rouge et Or football de l'Université Laval à l'automne est un autre cas concret d'euphorie et d'identification forte à un club qui, manifestement, contribue au bonheur des fanatiques de ce club. Et je n'aborderait pas ici le fanatisme qui caractérise le soccer en Europe ou en Amérique du Sud.
Le profil des «fans» est davantage masculin, jeune (moins de 35 ans) et une bonne partie d'entre eux ont déjà pratiqué la discipline en question. Alors, le phénomène des Canadiens de Montréal n'est pas différent et s'inscrit totalement dans cette définition.
En soi, il n'y a rien de négatif dans tout cela, même qu'il s'agit là d'un exutoire souvent nécessaire et naturel afin d'évacuer une énergie qui pourrait être, dans d'autres circonstances, néfaste ou innapropriée.
Ce qui devient malsain, c'est lorsque ce fanatisme, comme celui actuel avec les Canadiens de Montréal, déborde trop largement l'aspect sportif et devient la principale raison d'un peuple d'espérer. Ça, c'est le signe d'une société pauvre qui n'a rien de mieux à quoi s'accrocher. C'est désolant. «P'tite vie» comme dirait l'autre et honte à nos dirigeants qui ne sont pas foutus de nous proposer de projets de société rassembleurs et mobilisateurs.
«Du pain et des Jeux». Jules César n'aurait pas cru que sa devise serait encore actuelle en 2008.