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La meilleure façon de tuer un homme, c'est de l'empêcher de travailler!
«La meilleure façon de tuer un homme, c'est de l'empêcher de travailler». Félix Leclerc
C'est également la meilleure façon de nuire à son bonheur. À défaut de ne pas surprendre, la dernière position (IRB 68,40) des personnes sans emploi (près de 3 points d'écart avec l'avant dernière position) et la deuxième position des personnes retraitées (IRB 78,80) crédibilisent les résultats de ce palmarès et lui confère une fiabilité intéressante.
Les raisons seraient trop nombreuses pour expliquer cette dernière position, mais outre le manque de revenus, mentionnons que les sans emplois doivent composer avec une faible estime de soi, une absence de reconnaissance et un sentiment d'inutilité.
Aussi, avec ce palmarès, on comprend mieux la position de certaines municipalités dans le palmarès des villes présenté le 12 avril dernier et l'incidence, entre autre, du taux de chômage pour justifier certains résultats. Rappelons-nous que le taux de chômage de Repentigny, qui occupe le premier rang, est inférieur à 3% alors que celui de Saguenay, au 22ème rang, est de 10,6%.
Les caissiers (ères) (IRB 71,30) et le personnel de soutien (IRB 71,80) au bas de l'échelle!
Faut-il s'en surprendre? Des revenus faibles, souvent au salaire minimum, des horaires variables, une précarité d'emploi, un «job en attendant», rien pour stimuler l'évaluation de son bonheur.
Mentionnons, à l'inverse des postes de directions et des enseignants, que les caissiers et le personnel de soutien ne bénéficient que très peu et très rarement de reconnaissance, que leur travail ne favorise aucunement l'apprentissage et la découverte et constitue plus souvent qu'autrement un «gagne-pain nécessaire». Or, l'enquête de l'IRB de janvier 2007 sur l'incidence du travail sur le bonheur démontre un net déficit de l'IRB pour ces travailleurs comme en font foi les statistiques suivantes :
IRB de ceux pour qui le travail ne favorise ni l'apprentissage ni la découverte | 69,30 (- 6,10) |
IRB de ceux qui n'ont que peu ou pas de reconnaissance au travail | 66,70 (- 8,60) |
IRB de ceux pour qui le travail ne représente qu'un gagne-pain nécessaire | 70,30 (- 5,10) |
IRB de ceux qui n'aiment pas leur travail | 64,70 (-10,60) |
Seul avec son camion (IRB 72,80)
La vie de camionneur en est une bien particulière. Sans se prononcer sur les facteurs d'influence du bonheur au travail que sont la valorisation, l'apprentissage, la reconnaissance et la stimulation provenant des collègues de travail, il ne fait cependant aucun doute que la solitude et une certaine forme d'isolement ne contribuent pas au bonheur.
Au cours des huit enquêtes réalisées par l'IRB, les personnes qui présentaient des caractéristiques reliées à ces notions de solitude, d'isolement, d'absence d'échanges et de repli sur soi affichaient des indices nettement plus bas que la moyenne. Peut-on faire ainsi le parallèle entre ces constats et le faible IRB des camionneurs? Peut-être. Mais, convenons-en, cela n'explique sûrement pas tout.
Le bonheur est dans l'assiette de celui qui mange!
Et non pas de celui ou de celle qui la sert ou la prépare, car ce premier palmarès des professions nous apprend que le domaine de la restauration semble mener la vie dure au bonheur.
Autant ceux et celles qui travaillent devant (service) que derrière (cuisine) affichent des IRB très faibles, celui des serveurs occupant la 28ème position (IRB 74,90) et celui des cuisiniers la 30ème position (IRB 74,50).
Il suffit peut-être d'observer l'incroyable pression qui s'exerce sur tout le personnel d'un restaurant bondé et l'obligation de sourire et de se montrer courtois pour comprendre en partie ces résultats et cela sans tenir compte des difficiles horaires de travail qui caractérisent ce milieu.