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Il est maintenant rare que les données issues des recherches de l'IRB me surprennent, mais dans celle portant sur la loterie, il y en a une. Les personnes qui affichent les plus hauts revenus sont parmi les plus gros acheteurs de billets de loterie. Cette donnée m'interpelle et me rappelle des dictons souvent entendus. Est-ce à dire que plus on a de l'argent, plus on en veut? Que plus on en dépense, plus on veut en dépenser? Que l'argent commande l'argent? Qu'on ne sait jamais se contenter et faire avec ce que l'on a? Que le fait d'avoir de l'argent crée de l'insécurité et engendre la peur, un jour, d'en manquer? On dirait bien. Est-ce normal, humain? Probablement. En partie du moins. La possibilité de perdre des acquis est sans doute l'une des plus grandes peurs contemporaines et l'argent est le principal outil d'acquisition de bien, de confort, d'où l'obsession d'en manquer. Pour notre plus grand bien, individuel et collectif, nous aurions tout intérêt à modifier notre rapport à l'argent. Dernier point. Si l'on se fie aux réponses des participants à l'enquête, 25 % d'un montant de 10 millions gagnés à la loterie serait remis en dons (familles, ami(e)s, œuvres, fondations, etc.). Je serais curieux de savoir, parmi les nombreux millionnaires existants, le pourcentage de leurs gains qui s'en va ainsi en dons. S'il apparaît difficile au commun des mortels de dépenser autant d'argent, il apparaît nettement plus facile de le faire lorsqu'on en a beaucoup. Il est bien vrai. L'argent commande l'argent.