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L'argent!
La relation des Québécois avec l'argent oscille entre la préoccupation et l'obsession. Si la préoccupation est normale et saine dans une société de consommation comme la nôtre, l'obsession est carrément malsaine et conduit inévitablement vers la cupidité. Alors que le quart des Québécois affirment en vouloir toujours plus, cette proportion grimpe au tiers pour les personnes qui affichent les revenus les plus élevés. Un peu fou, n'est-ce-pas? Ce n'est donc plus une légende urbaine. Plus on a de l'argent, plus on en veut.
Cette tendance de toujours en vouloir plus est bien appuyée par un constat implacable : les Québécois sont deux fois plus nombreux à se qualifier de dépensiers plutôt que d'économes. La propension à consommer (la surperconsommation) représentait déjà, en 1978, la treizième corde sensible des Québécois de Jacques Bouchard. Il ne s'était pas trompé.
Plus du tiers des Québécois interrogés avouent vivre au-dessus de leurs moyens, ce qui démontre l'ampleur de cette manie dépensière. Cette proportion atteint même 42 % chez les Québécoises. On entend souvent dire qu'il faut créer la richesse. Avec de tels chiffres, on peut penser que la richesse existe, mais ne fait que passer dans les poches des Québécois pour ensuite se retrouver dans celles des vendeurs de rêves.
Les Québécois consomment, parfois compulsivement. Souhaitaient-ils ainsi défier le passé en confrontant le dicton « Quand on est né pour un petit pain », qui leur a si longtemps collé à la peau? Possible, pour ne pas dire probable. Comme s'ils voulaient s'assurer que ce dicton ne s'applique plus, qu'il est révolu.