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Il était une fois, en 2008...

...bien avant son assimilation et que le français ne soit que folklore, une petite collectivité isolée et dominée par des médias sans scrupules et au service de leurs puissants dirigeants qui avaient fait de l'information un objet de pouvoir et de manipulation d'une rare efficacité. Toutes et tous craignaient leur pouvoir de crainte de représailles et personne, dans ce contexte, n'osait les confronter. Les politiciens devaient développer une troisième langue, celle de bois et, comme des vautours affamés, n'attendaient que l'occasion ou l'opportunité de s'en faire, l'espace d'un instant, des alliés. Comme des cochons habitués et contents de bouffer ce qu'on leur donne, la population en redemandait, prenant manifestement plaisir, comme le voulait les médias, à s'acharner et à donner une importance démesurée à ce qui ne le méritait pas. Les médias, dans cette société maintenant vestige de l'histoire, avaient compris toute l'importance et le pouvoir du mot FRÉQUENCE. Aussi, dans cette petite collectivité du début du 21 siècle, le culte de la vedette était religieusement entretenue par les médias qui s'en servait pour amortir les esprits et paralyser les cerveaux de la population, cerveaux déjà diminués par un manque d'exercice pourtant nécessaire. Les médias avaient pouvoir de vie et de mort sur à peu près tout. Leur narcicisme, la certitude du bien fondé de leurs pensées et surtout leur condescendance rejetant, bafouant et condamnant toutes critiques à leur égard en faisait des petits dictacteurs se drappant dans ce qu'ils appelaient, à l'époque, le droit du public à l'information. Cette petite société, où l'individualisme et l'opportunisme étaient érigés en système, ou le leadership était éteint à sa source, s'en trouva de mal en pis. Les dirigeants des médias, toujours en quête de revenus plus juteux, se mirent à remplacer progressivement les journalistes, les substituant par des logiciels qui traitaient les nouvelles qu'eux-mêmes créaient en respectant un procédé technologique infaillible. Promue à un bel avenir, cette société perdit progressivement son caractère et son identité, victime d'une lente, mais inexorable lobotomisation.