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Du pire au meilleur!
Du pire au meilleur!
La politique québécoise (12)
Personne ne sera surpris d'apprendre que la politique québécoise croupie au bas fond des éléments que l'on apprécie le plus avec un différentiel de -28.
Avec des politiciens qui ne cherchent qu'à se faire réélire, qui se contentent de « gérer » la province comme on gère son budget, qui n'ont aucune vision, plan ou objectifs sur ce que cette société devrait être dans 5, 10 ou 20 ans, qui n'ont aucun projet mobilisateur à proposer, aucun dossier collectif à soumettre, qui ne connaissent que la langue de bois, qui refuse ou repousse tout changement à la loi électorale permettant une meilleure expression de la démocratie, pourquoi alors faudrait-il se surprendre des présents résultats?
Et ils martèleront encore, lors des prochaines élections, l'importance d'aller voter, d'exercer son droit le plus fondamental, de participer à l'exercice démocratique, mais eux, que font-ils pour l'améliorer cette démocratie? Que proposent-t-ils d'emballant qui pourrait inciter les gens à s'impliquer, s'intéresser? Dans le fond, le veulent-ils vraiment, car, c'est connu, il est bien plus facile de gouverner dans l'indifférence.
Allez! « Du pain et des Jeux » qu'il disait, ce Jules.
L'univers des médias
Onzième position sur douze, différentiel de -8, les médias n'ont définitivement pas la cote et ils n'ont qu'eux à blâmer. Plus on est jeune, moins on apprécie l'univers des médias qui perdent également de la popularité au fur et à mesure que le niveau de scolarité des répondants augmente.
Acharnement médiatique, vision étroite, sensationnalisme, traitement superficiel et biaisé de la nouvelle, conservatisme, course effrénée aux cotes d'écoute et aux revenus publicitaires, concentration abusive, contrôle de l'information, les médias se croient tout permis et se considèrent au-dessus de la mêlée. Et n'essayez surtout pas de leur adresser des reproches. Ils sont infaillibles, ou presque et se drapent, à la moindre attaque, derrière le droit du public à l'information et se présentent comme les sauveurs de la démocratie, mais, plus souvent qu'autrement, il la desserve ou la manipule, c'est selon.
Et les voilà qu'ils se surprennent de voir leurs lecteurs ou auditeurs les déserter pour s'abreuver à d'autres sources d'informations. Il est temps que les médias, tout comme les syndicats d'ailleurs, procèdent à une sérieuse introspection et revoient leur rôle et leurs façons de faire pour redevenir les bougies d'allumage de la société, mais, comme on dit, il n'y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre. L'histoire des dinosaures, vous connaissez?
Le système de justice
La 10e position accordée au système de justice nous rappelle que plusieurs lui collent l'étiquette de système d'injustice. Un dossier complet de l'IRB avait été consacré à la perception des Québécois face au système de justice et disons que le verdict était assez tranchant et sans équivoque dont cette donnée, sans pardon, qui affirmait que seulement 20 % des répondants considèrent qu'au Québec, tout le monde est égal devant la justice.
Pas surprenant, dans ce cas, de constater que l'appréciation du système de justice croît avec les revenus des répondants.
Le système de santé
La faible appréciation du système de santé (8e position) ne rend pas justice et cet élément fondamental de notre société. Les résultats sont sans doute influencés par l'image négative que les médias nous envoient.
Le système de santé est nettement plus apprécié par les segments d'âges plus élevées atteignant 34 % pour les 45-54 ans et 40 % pour les 55 ans et plus. Peut-on prétendre, à travers ces écarts, que les personnes qui ont eu à l'utiliser, pour eux-mêmes ou leurs proches, sont davantage en mesure de l'apprécier? C'est tout à fait possible et même prouvé, car selon le rapport 2006-07 de l'Institut de la statistique du Québec, le taux de satisfaction des usagers du système de santé se situait à 93 %. Pas si mal n'est ce pas?
Le système d'éducation
L'appréciation de notre système d'éducation (7e position) croît avec le niveau de scolarité des répondants passant presque du simple au double (21 % vs 40 %) dépendant que l'on possède un diplôme de secondaire 5 ou une formation universitaire de 2e cycle.
De savoir que les personnes qui ont eu le plus à utiliser et côtoyer le système d'éducation sont également celles qui l'apprécient le plus, constitue, à n'en pas douter, une sorte de baume sur un système souvent critiqué et dont le financement représente un débat social important.
Pour les personnes intéressées, l'IRB vous invite à consulter la vaste enquête réalisée cet hiver sur la perception des Québécois face au système d'éduction.Fascinant et très révélateur.
La dynamique économique
Cette caractéristique est davantage appréciée par les personnes qui vivent en milieu urbain plutôt que rural (33 % vs 28 %) et par les personnes de 55 ans et plus (38 %).
La solidarité
L'appréciation de cette caractéristique qui se situe en 6e position décroît avec l'âge, ce qui n'est pas sans confirmer la montée de l'individualisme à mesure que notre situation de vie s'améliore. Le paradoxe voulant que l'amélioration des conditions individuelles se fasse toujours au détriment de l'amélioration des conditions collectives trouve encore une fois écho dans cette donnée.
Sans surprise, la solidarité est une valeur nettement plus appréciée par les femmes que par les hommes (42 % vs 34 %), ce qui démontre, pour une énième fois, leur caractère plus sensible, empathique et à l'écoute et l'importance, pour elles, des notions d'équité, d'équilibre et de justice sociale.
Le climat en général
Malgré que l'on aime verser son fiel sur les aléas qui le définissent, le climat, avec ses quatre saisons, arrive malgré tout en 5e position. Les personnes vivant en milieu rural, mieux adaptées sans doute, y sont plus sensibles et favorables que celles qui vivent en milieu urbain (48 % vs 41 %) et cette sensibilité positive face au climat croît avec le niveau de scolarité des répondants.
L'engagement social et l'ouverture
L'appréciation de ces deux caractéristiques (4e et 3e position) croît avec le niveau de scolarité des répondants. L'ouverture, quant à elle, est davantage appréciée par les femmes (55 % vs 49 %), alors que les plus jeunes (18-24 ans) font preuve d'une plus grande réserve à ce chapitre et sont plus critiques, moins de la moitié d'entre eux (43 %) disant apprécier cette caractéristique.
La personnalité des Québécois
La personnalité des Québécois (2e position) est une caractéristique dont l'appréciation est répartie également sauf pour les femmes où elle apparaît plus importance par rapport aux hommes (61 % vs 53 %).
Ce n'est pas la première fois que l'IRB constate le petit côté narcissique des Québécois. Est-ce un genre de réflexe dû à notre position de minoritaire? Possiblement, mais toujours est-il que les Québécois "aiment bien s'aimer".
L'aspect culturel
L'appréciation de l'aspect culturel fait l'unanimité auprès de tous les segments de la population, mais s'avère encore plus importante pour les femmes comparativement aux hommes (75 % vs 67 %). Aussi, cette appréciation croît avec l'âge.
La vitalité culturelle du Québec n'est ni une légende urbaine ni un cliché; elle est reconnue partout sur la planète. Est-ce la manifestation de notre instinct de survie? Notre incroyable besoin de reconnaissance? Avec de tels résultats, difficile de parler du Québec sans faire allusion à la force ainsi qu'au dynamisme de sa culture.