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Apprivoiser les deux solitudes
HOMMES ET FEMMES:
APPRIVOISER LES DEUX SOLITUDES
L'attraction et la fascination qu'exerce un sexe par rapport à l'autre n'ont souvent d'égales que les différences qui les caractérisent. Mais quelles sont-elles, ces différences? Qu'est-ce qui rend les hommes et les femmes à la fois si semblables et si différents? Les nombreuses données recueillies permettent à l'IRB d'y aller, humblement, de cette délicate comparaison en se basant sur les huit éléments suivants.
L'empathie
Les femmes ont cette capacité de s'intéresser, de s'émouvoir et de s'inquiéter relativement à toutes les choses qui touchent l'être humain, la personne. Plus sensibles, elles sont également plus tourmentées et préoccupées. Ainsi, sur douze préoccupations soumises aux répondants, lesquelles allaient des problèmes de la faim dans le monde aux inégalités sociales ou à l'intolérance des uns par rapport aux autres, les femmes se sont montrées systématiquement plus préoccupées que les hommes par toutes les questions qui touchaient l'être humain et sa condition.
Le pouvoir
Les hommes sont des êtres de pouvoir. Celui-ci les attire. Parmi ces mêmes douze préoccupations soumises, les hommes se sont montrés davantage interpellés par les trois seules qui se rapportaient à des notions de pouvoir et qui n'avaient aucune incidence directe sur le bien-être immédiat de la population, soit la qualité de nos dirigeants politiques, le rôle des médias dans la société et l'unité du Canada tel qu'on le connaît. Et comme «l'information, c'est le pouvoir », il est normal de constater que 74 % des hommes se considèrent comme étant « plutôt bien informés », alors que cette proportion chute à 44 % chez les femmes.
Cet attrait du pouvoir et cet intérêt pour la « chose publique et politique » se reflètent même dans les intentions de vote qui sont nettement plus marquées chez les hommes et se traduisent par une implication politique plus sentie, 28 % d'entre eux allant voter parce qu'ils appuient un parti politique, alors que seulement 19 % des femmes le font pour cette même raison.
D'ailleurs, le souhait de voir une meilleure représentativité des femmes dans l'arène politique se trouve en grande partie freiné par le manque d'intérêt de celles-ci pour la politique dans son sens le plus large.
Le besoin d'échanger
Ce besoin s'exprime beaucoup plus fortement chez la femme. Plus humaine, plus proche de ses émotions et de ses sentiments, quoi de plus normal pour elle que de les exprimer, d'échanger sur tout ce qui la touche et la concerne? Il s'agit là, en effet, d'un besoin. C'est ce qui explique, du moins en partie, qu'il est plus important pour les femmes que pour les hommes de bénéficier d'un réseau d'amies fidèles et d'avoir une vie sociale active. Les « soirées de filles » en sont l'expression la plus tangible.
L'optimisme
Si les femmes sont plus empathiques et préoccupées, elles sont aussi plus fatalistes, alors que les hommes se montrent plus positifs et optimistes. Devant les grands enjeux, ces derniers sont plus portés vers les solutions. Qu'il s'agisse des problèmes environnementaux, de la paix sur la terre, de la faim dans le monde, de la violence sociale ou des tensions raciales, les hommes, systématiquement, affichent un plus grand optimisme quant aux capacités de la société de trouver des solutions à chacun des problèmes et d'accepter la vie telle qu'elle est. Ils abordent l'avenir avec plus de confiance et se sentent plus utiles vis-à-vis des grands enjeux sociaux.
Le côté cartésien et rationnel des hommes leur permet d'aborder les problèmes de façon plus méthodique et logique.
- Hommes : Réflexion/solution/action
- Femmes : Émotion/discussion/approbation
Malgré leur fatalisme, les femmes s'estiment cependant plus heureuses que les hommes. Systématiquement, sur les 31 enquêtes réalisées jusqu'à maintenant par l'IRB, les femmes se sont évaluées légèrement plus heureuses que les hommes (2 à 3 points).
Le don de soi
Il n'y a bien qu'en politique et dans le sport que les femmes sont moins engagées que les hommes. Partout ailleurs, c'est le contraire. Cette plus grande volonté qu'ont les femmes de s'engager découle à la fois de leur générosité, de leur sensibilité, de leur volonté de faire plaisir, de leur perfectionnisme et, par « débordement », de leur plus grand sentiment de culpabilité. Cet engagement se traduit autant dans leur couple qu'auprès de leur famille immédiate ou de celle plus élargie, de leurs amies, de leurs collègues de travail et de toutes les personnes qui composent leur univers.
Pas surprenant d'apprendre que dans le couple, les répondants sont 58% à prétendre que la femme se veut plus exigeante contre seulement 4% qui considèrent, au contraire, que c'est l'homme (15 fois plus).
L'homme est plus égoïste et calculateur. Cette surcharge d'engagement, très souvent d'ordre émotif, ce réflexe de toujours tout donner expliquerait, du moins en partie, le plus grand nombre de femmes qui se disent fatiguées et « au bout du rouleau ».
La spiritualité
Pris dans son sens le plus large Les femmes sont 18 % plus nombreuses à croire en Dieu que les hommes, 16 % moins nombreuses que les hommes à penser que la mort est une fin sans appel, mais aussi 31 % plus nombreuses à croire « beaucoup » ou « plus ou moins » à l'astrologie que les hommes. Pour les femmes, les choses ne peuvent tout simplement pas s'arrêter comme ça. Il doit y avoir une suite, une ouverture, une fenêtre. Doit-on se surprendre alors qu'elles accordent beaucoup plus d'importance à leur vie spirituelle que les hommes?
L'autonomie
Est-ce attribuable à leur sens des affaires, à leur tempérament ou à leur goût du risque? Quoi qu'il en soit, les hommes démontrent plus de confiance, font preuve de plus d'audace et affichent une plus grande autonomie que les femmes qui elles, démontrent un certain conservatisme.
Ce penchant autonomiste des hommes les font pencher davantage à droite des valeurs politiques, ces derniers se montrent davantage enclins à souhaiter diminuer les impôts, quitte à recevoir moins de services de l'État en retour, plus favorable à ce que les systèmes publics de santé et d'éducation migrent vers le privé, plus disposés à taxer les produits nocifs pour l'environnement et à éponger la dette du Québec par une contribution additionnelle ponctuelle.
Les femmes, quant à elles, préfèrent garder leurs acquis, ne pas les risquer au profit d'un possible meilleur gain. Peut-être par manque de confiance ou encore en raison d'une certaine forme d'insécurité, elles démontrent, à n'en pas douter, plus de méfiance que les hommes.
Leur conservatisme se traduit souvent par un manque d'ambition Celui-ci est peut-être lui-même attribuable à un sentiment d'injustice qui persiste, si on tient compte du fait que 43 % des hommes pensent que les femmes, dans la société d'aujourd'hui, sont égales et ont les mêmes chances qu'eux, alors qu'elles ne sont que 18 % à partager cette opinion.
La passion
Même les hommes l'admettent d'emblée. Des deux sexes, la femme est, et de loin, la plus passionnée. Aussi, elle cherche constamment les occasions de le manifester et de partager un moment privilégié avec celui qu'elle aime. Très souvent, cette passion la guide.
Ainsi, alors que seulement 15 % des femmes accepteraient de maintenir une relation de couple qui bat de l'aile plutôt que d'affronter le célibat, cette proportion grimpe à 25 % chez les hommes? Oui, le courage et la franchise peuvent expliquer cette statistique, mais la passion aussi
C'est d'ailleurs la très grande proximité de leurs sentiments qui rend les femmes si passionnées, et c'est probablement cette passion qui les rend à la fois si attirantes et troublantes. Mais attention, les choses ont changées, évoluées dans les relations hommes/femme. Aussi passionnée qu'elles puissent l'être, les femmes se montrent cependant plus détachées et indépendantes que les hommes, car elles sont 43 % à prétendre pouvoir être pleinement heureuses sans l'amour d'un homme, alors que ces derniers ne sont que 40 % à s'estimer capables de se priver de l'amour d'une femme.
Et l'indépendance des femmes, malgré la passion qui les définit, leur donne un net avantage sur les hommes, parce que cette passion ne se résume pas qu'au sexe. Ainsi, alors que 49 % des femmes affirment pouvoir être pleinement heureuses sans avoir une vie sexuelle satisfaisante, cette proportion chute à 33 % chez les hommes.
Il existe bien deux autres solitudes. Les différences entre les hommes et les femmes démontrent la difficulté, voire l'impossibilité de vivre ensemble sans un minimum de compréhension mutuelle quant à la nature de chacun des deux sexes et une nécessaire ouverture aux compromis et à l'acceptation de ces différences. Alors que 27% des répondants aux enquêtes de l'IRB prétendent que les relations hommes/femmes sont faciles et coulent de sources, ils sont plus de la moitié (53%) à affirmer qu'elles demandent plutôt de l'effort et de la bonne volonté,17% allant même jusqu'à dire que ces relations sont difficiles et compliquées.
Les femmes sont des êtres de passion. Les hommes, des êtres de raison. Les unes parlent chat, les autres parlent chien.